Un aveu qui met fin à de longs mois d’enquête
Brandon Mark, un Montréalais de 29 ans, a plaidé coupable mardi matin au palais de justice de Montréal, mettant ainsi un terme à une enquête fédérale de grande ampleur. L’homme a reconnu avoir exploité un laboratoire clandestin de fabrication de drogues et entreposé un arsenal d’armes illégales dans sa résidence.
Les faits reprochés remontent au début de l’année 2024. C’est en mars de la même année que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a mis fin à ses activités, après plusieurs semaines de surveillance dans un bâtiment commercial de la rue De Miniac, près de l’échangeur des autoroutes 13 et 40.
Une production industrielle de drogues dures
Selon les informations présentées au tribunal, Mark produisait des pilules en grande quantité à l’aide d’équipements dignes d’une chaîne de production : mélangeurs industriels, balances de précision et formules chimiques. Le laboratoire contenait notamment 27 kilos de benzodiazépine, 12 kilos de méthamphétamine, un kilo d’amphétamine et une petite quantité de cocaïne.
Des agents en combinaison de protection ont passé les locaux au peigne fin lors d’une perquisition spectaculaire au début du mois de mars 2024.
Un arsenal d’armes imprimées en 3D
La GRC a aussi découvert un arsenal complet dans la chambre de l’accusé, située sur la rue Saint-Aubin à Montréal. Seize armes à feu, dont certaines de type AR-15 et plusieurs pistolets « Glock », avaient été fabriquées à l’aide d’une imprimante 3D. Plusieurs chargeurs et accessoires illégaux étaient dissimulés dans les tiroirs et le garde-robe.
Bien que Brandon Mark possédât légalement un permis pour cinq armes, deux d’entre elles demeurent introuvables. Les autorités ont souligné la dangerosité des armes 3D, difficiles à retracer et souvent utilisées dans des crimes violents à travers le monde.
Une saisie qui illustre une tendance préoccupante
Selon des experts en criminalité technologique, l’affaire met en lumière un phénomène en hausse : la production domestique d’armes imprimées en 3D. Ces armes, surnommées parfois « ghost guns », échappent souvent aux systèmes d’enregistrement classiques. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait d’ailleurs indiqué plus tôt cette année que les saisies d’armes de ce type ont augmenté de plus de 40% depuis 2023.
Côté stupéfiants, la GRC rappelle que Montréal demeure un point névralgique du trafic de drogues synthétiques dans l’Est du Canada, avec plusieurs laboratoires démantelés chaque année, notamment dans les secteurs industriels isolés de l’île.
Pas de consommation personnelle
Durant l’audience, Brandon Mark a affirmé ne pas consommer de drogues. Malgré les substances et équipements retrouvés, aucun élément ne laisse croire à un usage personnel. L’homme, sans antécédents judiciaires, demeure détenu en attendant la détermination de sa peine prévue pour décembre. La juge Roxane Laporte a toutefois souligné la gravité des accusations et rappelé que « la jeunesse de l’accusé ne saurait atténuer la portée de ses gestes ».






