Enquête – Montréal vit ce lundi une journée de paralysie sans précédent avec la convergence de deux mouvements de protestation majeurs : la grève des employés d’entretien de la STM et la manifestation des camionneurs sur les principaux axes routiers. Cette tempête parfaite dans les transports révèle les tensions profondes qui traversent l’écosystème montréalais de la mobilité.Notre investigation montre que derrière ces perturbations se cachent deux réalités économiques distinctes mais interconnectées. D’un côté, 2400 employés de la STM rejettent une offre de 12,5% sur cinq ans, exigeant 25% pour faire face à l’inflation galopante. De l’autre, les camionneurs dénoncent les « normes laxistes » de formation dans leur secteur, pointant du doigt une crise de sécurité routière qui a causé plusieurs accidents mortels.Le timing stratégique de ces actions – débutant à 5h pour les camionneurs sur le pont Champlain et le tunnel Lafontaine, suivis par la grève de la STM à 6h30 – crée un effet ciseau sur la mobilité des Montréalais. Les horaires de métro tronqués (6h30-9h30, 14h45-17h45, 23h-fermeture) et les bus réduits transforment la métropole en un champ de bataille logistique.Cette convergence de crises soulève une question fondamentale : Montréal peut-elle maintenir sa vitalité économique face à l’effritement de ses infrastructures de transport ? Alors que la médiation patine à la STM et que les camionneurs menacent de nouvelles actions le 6 octobre, cette journée historique pourrait marquer un tournant dans les relations de travail et les politiques de mobilité de la métropole.
