En pleine troisième journée de grève, le syndicat des employés d’entretien de la STM réclame une intervention de Québec pour débloquer les pourparlers, gelés depuis la semaine dernière.
La tension monte entre la STM et ses employés
La grève des 2 400 employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) atteint un point critique. Entrés dans leur troisième journée de débrayage, les travailleurs dénoncent un dialogue de sourds avec la direction et appellent Québec à agir pour dénouer la crise.
Selon le président du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Bertrand Guibord, le gouvernement Legault a une part de responsabilité dans la situation actuelle. « Le gouvernement du Québec joue au pompier pyromane : cela fait des années qu’il sous-investit dans le transport collectif », a-t-il déclaré en conférence de presse.
Des négociations dans l’impasse
Les échanges entre la STM et le syndicat sont à l’arrêt. Malgré une offre révisée de la STM — une hausse salariale de 13% sur cinq ans, contre 11% initialement — le syndicat juge l’effort insuffisant. Selon lui, cette offre serait compensée par « des reculs » dans d’autres aspects de la convention collective, notamment la suppression de certaines primes.
À titre de comparaison, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) souligne que d’autres sociétés de transport au Québec, notamment Québec et Laval, ont accordé des augmentations comprises entre 17% et 20% depuis deux ans.
Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN, rappelle également que la directrice générale de la STM a récemment obtenu une hausse salariale de 6,5%, portant sa rémunération annuelle à environ 500 000 $. Une décision qui passe mal auprès des syndiqués en pleine lutte pour conserver leur pouvoir d’achat.
Un appel à la reprise du dialogue
Le ministre du Travail, Jean Boulet, avait mandaté quatre médiateurs pour rapprocher les parties. Mais ces derniers ont mis les pourparlers en pause face aux divergences persistantes. Le président du syndicat, Bruno Jeannotte, affirme toutefois que les employés sont prêts à retourner à la table de négociation si la STM « démontre un réel engagement à négocier ».
« Nous ne faisons pas grève par plaisir », insiste-t-il, rappelant que le mouvement impacte aussi les travailleurs du réseau, dont plusieurs dépendent du transport collectif pour se rendre au travail.
Service réduit pour les usagers
La STM indique que les métros et autobus fonctionnent actuellement selon un horaire restreint, concentré aux heures de pointe du matin, de l’après-midi et en soirée. Ce troisième conflit depuis juin pourrait durer jusqu’au 28 novembre si aucun règlement n’est trouvé.
Selon la STM, les discussions doivent « permettre d’assurer la viabilité financière du service et la stabilité à long terme du transport collectif montréalais ». Le ministère des Transports du Québec, de son côté, affirme suivre la situation « de près » mais n’exclut pas une intervention seulement « si la situation se détériore davantage ».






