Une famille de Rosemont–La Petite-Patrie, menacée d’expropriation pour un projet de poste de ventilation de la Société de transport de Montréal (STM), peut finalement souffler. Faute de financement, le projet est suspendu pour plusieurs années, épargnant ainsi leur duplex intergénérationnel.
Trivi Ly, propriétaire avec ses parents du bâtiment centenaire de la rue Bellechasse, raconte un véritable soulagement après des mois d’angoisse. La STM prévoyait démolir la maison afin de reconstruire le poste de ventilation mécanique (PVM) Bellechasse, près du métro Beaubien. Cette annonce avait suscité une vive opposition dans le quartier, mobilisant les résidents au conseil municipal.
Mercredi soir, lors de son conseil d’administration, la STM a confirmé que le projet était suspendu en raison d’un manque de financement gouvernemental. Les travaux, initialement prévus entre 2026 et 2030, sont donc reportés indéfiniment. La famille Ly recevra une indemnisation pour les frais déjà encourus et les désagréments subis.
Pour la STM, cette volte-face illustre la fragilité du financement du transport collectif à Montréal. Sa directrice générale, Marie-Claude Léonard, reconnaît qu’un « post-mortem » sera mené pour améliorer les pratiques et mieux arrimer les projets avec la population. « On mettrait encore plus d’humanité si c’était à refaire », admet-elle.
Pour les voisins mobilisés, comme Tristan Desjardins-Drouin, ce dossier doit servir de leçon : avant de brandir l’expropriation, il faut s’assurer d’avoir les budgets et un plan clair. Pour l’instant, la famille Ly peut enfin dormir tranquille, même si l’avenir du projet Bellechasse reste incertain.
