Refuge CAP St-Barnabé à Montréal : les propositions concrètes des partis politiques pour l’itinérance
À l’approche des élections municipales de 2025, l’itinérance à Montréal devient un enjeu politique majeur. Le refuge CAP St-Barnabé, situé dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, se trouve au cœur des débats. Face à une demande croissante et des ressources limitées, les trois principaux partis politiques – Projet Montréal, Ensemble Montréal et Transition Montréal – présentent leurs solutions pour soutenir ce refuge d’urgence débordé.
Le CAP St-Barnabé : un acteur incontournable dans la lutte contre l’itinérance
Depuis 1991, le CAP St-Barnabé joue un rôle essentiel dans l’accompagnement des personnes en situation d’itinérance dans l’est de Montréal. L’organisme accueille, héberge, nourrit et accompagne quotidiennement les plus vulnérables du quartier Hochelaga-Maisonneuve, l’un des plus défavorisés de la métropole.
Chiffres clés du CAP St-Barnabé en 2024
- Plus de 1 200 repas quotidiens servis
- 450 rencontres de soutien réalisées en 2023-2024
- 3 sites d’hébergement gérés par l’organisme
- Partenariat avec le CLSC Hochelaga pour l’accompagnement multidisciplinaire
- Collaboration avec Moisson Montréal pour l’approvisionnement alimentaire
L’organisme bénéficie du soutien d’une équipe multidisciplinaire comprenant des infirmières, des travailleuses sociales et des éducateurs spécialisés. Des services de santé sont régulièrement offerts, notamment des cliniques de dépistage et des consultations d’optométrie.
Les engagements de Projet Montréal : doubler le financement
Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, a annoncé le 9 octobre 2025 plusieurs mesures concrètes pour soutenir le CAP St-Barnabé :
Promesses clés du parti au pouvoir
- Cession du terrain de l’ancien YMCA pour faciliter l’agrandissement du refuge
- Doublement du soutien financier aux organismes d’aide aux personnes itinérantes
- Facilitation du projet de rénovation et d’agrandissement du refuge Hochelaga
- Construction de logements transitoires supplémentaires
- Priorité à la médiation et à l’accompagnement
Le parti mise sur une approche collaborative avec les organismes communautaires existants et promet de maintenir sa politique de non-démantèlement systématique des campements.
Ensemble Montréal : un groupe d’intervention tactique
Claude Pinard, candidat d’Ensemble Montréal dans Saint-Jacques, propose une approche plus interventionniste avec la création d’un groupe d’intervention tactique en itinérance dès le premier jour d’un éventuel mandat.
Les mesures proposées par Ensemble Montréal
- Triplement du soutien financier aux organismes communautaires
- Création d’un groupe d’intervention tactique présidé par un organisme communautaire
- Approche axée sur la prévention et la collaboration
- Soutien au projet d’agrandissement du CAP St-Barnabé
- Focus sur la sécurité et l’accompagnement au centre-ville
Le parti critique le « manque de leadership » de l’administration actuelle et promet une action immédiate pour s’attaquer à la crise de l’itinérance.
Transition Montréal : fin des démantèlements de campements
Craig Sauvé, chef de Transition Montréal, adopte une position plus radicale en promettant l’arrêt complet des démantèlements de campements itinérants.
Les propositions de Transition Montréal
- Triplement du financement des organismes d’aide à l’itinérance
- Fin des démantèlements de campements itinérants
- Approche basée sur la médiation et l’accompagnement
- Soutien renforcé au CAP St-Barnabé
- Politique de tolérance zéro envers les interventions policières répressives
Le parti se positionne comme l’alternative la plus progressiste sur les questions d’itinérance, privilégiant l’approche humanitaire.
L’urgence d’agir : une crise qui s’aggrave
Selon les données de l’Office de consultation publique de Montréal, le CAP St-Barnabé fait face à une demande croissante qui dépasse largement ses capacités actuelles. Le projet d’agrandissement dans l’ancien YMCA de la rue Hochelaga devient donc crucial pour répondre aux besoins.
Les défis actuels du refuge
- Débordement constant des capacités d’accueil
- Augmentation des demandes d’hébergement d’urgence
- Nécessité d’expansion des services de santé mentale
- Besoins croissants en accompagnement social
- Pression sur les équipes d’intervention
Les trois partis s’accordent sur la nécessité d’agir rapidement, mais leurs approches diffèrent significativement en termes de méthodes et d’ampleur des investissements.
Impact économique et social des mesures proposées
Les propositions des partis représentent des investissements considérables pour la Ville de Montréal. Le doublement ou le triplement du financement pourrait permettre au CAP St-Barnabé d’étendre ses services et d’améliorer ses infrastructures.
Les bénéfices attendus :
- Réduction du nombre de personnes à la rue
- Amélioration des conditions d’accueil au refuge
- Renforcement des services d’accompagnement
- Diminution de la pression sur les services d’urgence
- Meilleure intégration sociale des personnes vulnérables
Conclusion : un enjeu décisif pour l’élection municipale
Le sort du refuge CAP St-Barnabé et la question de l’itinérance constituent un test décisif pour les candidats à la mairie de Montréal. Alors que la crise s’intensifie, les électeurs devront choisir entre trois visions distinctes : l’approche collaborative de Projet Montréal, l’intervention tactique d’Ensemble Montréal, ou la politique de non-répression de Transition Montréal.
L’avenir du CAP St-Barnabé et de centaines de personnes en situation d’itinérance dépendra largement des choix qui seront faits lors du scrutin municipal de novembre 2025.






