Une femme de 43 ans vient d’écoper de six mois d’emprisonnement dans la collectivité pour avoir orchestré un système sophistiqué de fraude aux prestations sociales ciblant les communautés autochtones de la Côte-Nord. Mais notre enquête révèle qu’elle n’était que la pointe émergée d’un réseau bien plus vaste, exploitant la vulnérabilité systémique de ces populations.Pendant plus de deux ans, les fraudeurs ont utilisé des identités volées ou empruntées pour soumettre de fausses demandes d’aide sociale, de prestations d’invalidité et d’allocations familiales. Ils profitaient de la méconnaissance des procedures administratives et des barrières linguistiques dans des communautés comme Uashat mak Mani-utenam et Pessamit. Les fonds étaient ensuite blanchis via des comptes en banque complices et retirés en espèces à Sept-Îles et Baie-Comeau.Bien que les autorités aient identifié près de 800 000$ de préjudice, nos sources au sein de la Sûreté du Québec estiment que le montant réel dépasse les 2 millions, une grande partie des fraudes n’ayant pas été détectée. Cette affaire soulève des questions troublantes sur la protection des communautés marginalisées et l’efficacité des contrôles gouvernementaux.La condamnation, jugée clémente par plusieurs observateurs, illustre les difficultés du système judiciaire à lutter contre la cybercriminalité financière ciblant les populations vulnérables.

