MONTRÉAL – La tenue du festival « Defund la police » dans le Quartier chinois a failli être compromise par une intervention directe du conseiller municipal Robert Beaudry. À moins de deux semaines de l’événement, ce dernier a fait amender une résolution du conseil d’arrondissement de Ville-Marie pour retirer spécifiquement le permis du festival, obligeant les organisateurs à changer de lieu à la dernière minute.Le conseiller, membre de Projet Montréal, justifie sa décision par le fait que les organisateurs – le Groupe de recherche d’intérêt public (GRIP) de l’Université Concordia et le collectif Defund la police – n’auraient pas « décrit toutes ses activités » dans leur demande, présentant l’événement comme une « fête d’automne ». Pourtant, les documents consultés par Pivot montrent que la nature des activités – conférences sur la sécurité communautaire et alternatives à la police – était explicitée à plusieurs reprises. Les organisateurs affirment avoir procédé exactement comme pour les trois éditions précédentes, sans anicroche.Pour Wawa Li, l’une des organisatrices, il s’agit d’une ingérence politique visant à étouffer un discours critique envers le SPVM, particulièrement symbolique dans un quartier historiquement marqué par la stigmatisation policière. Malgré l’obstacle, la quatrième édition a connu un « full house » dans un centre communautaire de remplacement, démontrant, selon elle, un appétit certain pour ces conversations que l’administration municipale semble vouloir éviter.






