MONTRÉAL – Dans un virage vers une plus grande transparence, l’inspecteur général de Montréal, François Lanthier, a annoncé qu’il rendra publiques les interventions correctives de son bureau en amont du processus d’octroi de contrats. Cette décision vise à mettre en lumière un travail préventif habituellement passé sous silence, faute de rapport public.Le Bureau de l’inspecteur général (BIG), créé en 2014 pour garantir l’intégrité des contrats municipaux, ne déposait jusqu’ici un rapport au conseil que lorsqu’un contrat devait être suspendu ou annulé. « Je me suis aperçu que cela créait un problème, car j’avais moins d’occasions de parler de mes interventions préventives », a expliqué M. Lanthier en entreprise après le dépôt de son rapport semestriel. « Si je ne dépose pas de rapport, personne n’entend parler de nous. C’était comme si je ne travaillais pas. » Pourtant, le BIG a ouvert 100 dossiers en 2024 sur la base de 218 signalements.Désormais, le rapport semestriel servira d’outil pédagogique en citant des exemples d’interventions ayant évité des irrégularités. Un cas emblématique concerne le premier projet de maisons modulaires destinées aux personnes itinérantes, annoncé l’hiver dernier et inauguré ce lundi. Le BIG a dû intervenir car l’appel d’offres initial ne contenait aucun plan ni cahier des charges décrivant les travaux à réaliser. « Il ne demandait à l’entrepreneur que de proposer un prix, un point c’est tout », a relaté l’inspecteur général. La Ville justifiait cette approche par une « situation d’urgence ». Le BIG a contesté cette qualification, arguant qu’il ne s’agissait pas d’une urgence immédiate comme une toiture qui fuit. La Ville a finalement corrigé le tir en produisant les spécifications nécessaires.Cette nouvelle pratique vise à éduquer les différents services municipaux et à démontrer l’utité du BIG au-delà des scandales. « Je me donne un outil pour être plus transparent », a résumé François Lanthier, précisant qu’il le fera « chaque fois qu’il y aura un intérêt public à le faire ».
