La Ville de Montréal vient d’annoncer une contribution financière majeure de 450 000 $ sur trois ans à l’organisme à but non lucratif Entremise pour soutenir un projet de transformation ambitieux : la requalification de l’ancien couvent de la Résurrection en un pôle d’économie sociale dynamique. Ce site historique, situé au carrefour du boulevard Rosemont et de la rue Dickson dans l’est de Rosemont–La Petite-Patrie, s’apprête à connaître une métamorphose spectaculaire qui marquera le paysage urbain montréalais pour les décennies à venir.
Un projet immobilier d’envergure pour revitaliser l’est de la ville
Mené par le promoteur immobilier Prével en collaboration avec plusieurs partenaires institutionnels, ce projet d’envergure prévoit la construction de 650 à 750 unités d’habitation, dont 130 à 150 logements hors marché destinés aux personnes ayant des besoins particuliers en matière d’habitation. Cette initiative s’inscrit dans une vision globale de développement urbain durable et inclusif, visant à répondre aux enjeux cruciaux du logement abordable à Montréal.
Le domaine de l’ancien monastère de la Résurrection, occupé autrefois par les Franciscains, représente un témoignage important du patrimoine religieux montréalais. Bien que le site ne bénéficie pas d’une désignation patrimoniale officielle, il est reconnu comme immeuble significatif, ce qui soulève des enjeux de préservation architecturale importants.
Entremise : un acteur clé de l’économie sociale
Conformément à sa mission d’acquérir, de promouvoir et de développer des immeubles pour une clientèle ayant des besoins particuliers, Entremise jouera un rôle central dans ce projet de réhabilitation. L’organisme à but non lucratif souhaite transformer le couvent en un véritable pôle communautaire, culturel et commercial qui servira de cœur au quartier.
La contribution financière de 450 000 $ de la Ville de Montréal permettra de soutenir l’acquisition d’une partie du bâtiment et sa requalification. Cette aide municipale illustre l’engagement de la métropole envers le développement de l’économie sociale et le maintien de la mixité sociale dans ses quartiers.
Comme l’a souligné Benoit Dorais, responsable de l’habitation et de la stratégie immobilière au comité exécutif : « La transformation de l’ancien couvent de la Résurrection offre un potentiel extraordinaire. Un projet d’une telle ampleur, qui implique la requalification d’un bâtiment de cette taille, avec des contraintes techniques, budgétaires et patrimoniales, représente toutefois de nombreux défis et c’est pourquoi nous voulions le soutenir financièrement. »
Un nouveau milieu de vie mixte et durable
À terme, le projet prévoit la création d’un véritable milieu de vie intégré comprenant plusieurs composantes essentielles :
- La préservation et la restauration du couvent patrimonial, situé au cœur du site
- Un espace vert public qui pourra être annexé au parc du Bois-des-Pères adjacent
- Une promenade d’accès partagée, bordée de plantations aménagées selon les meilleures pratiques de développement durable
- La création de placettes périphériques autour du couvent pour accueillir des activités d’animation
- Un espace public de type parvis devant l’entrée principale, pouvant accueillir un marché public ou d’autres événements communautaires
Ces aménagements visent à créer un environnement urbain de qualité qui favorisera les interactions sociales et la vie de quartier, tout en respectant le caractère historique du lieu.
Préservation du patrimoine et modernisation
Ericka Alneus, responsable de la culture, du patrimoine, de la gastronomie et de la vie nocturne au comité exécutif, s’est réjouie du volet patrimonial du projet : « L’ancien couvent est un témoignage important de la présence des Franciscains à Montréal, ainsi que de leur œuvre. Je suis ravie que le projet permette de consolider le caractère patrimonial des lieux, tout en contribuant à un nouveau milieu de vie durable et inclusif. »
Le défi consistera à concilier préservation patrimoniale et exigences contemporaines d’efficacité énergétique et d’accessibilité universelle. Les contraintes techniques et budgétaires liées à la rénovation d’un bâtiment ancien de cette ampleur représentent des défis considérables que les promoteurs devront surmonter.
Un processus collaboratif et des consultations publiques
La Ville de Montréal collabore depuis plusieurs mois avec le groupe Prével ainsi que différents partenaires institutionnels pour développer un projet qui répond aux besoins de la collectivité. Des consultations publiques ont été initiées par le développeur immobilier pour recueillir les préoccupations et les attentes des résidents du quartier.
Le projet chemine actuellement à travers les différentes étapes d’approbation requises en vue de sa réalisation. Cette démarche participative illustre une volonté d’intégrer les citoyens dans le processus de transformation urbaine et de s’assurer que le développement réponde véritablement aux besoins locaux.
Impact sur le logement abordable à Montréal
Avec la création de 130 à 150 logements hors marché sur un total de 650 à 750 unités, ce projet représente une contribution significative à l’offre de logements abordables dans l’est de Montréal. Dans un contexte où la crise du logement s’intensifie dans la métropole, cette initiative arrive à point nommé pour diversifier l’offre résidentielle et maintenir la mixité sociale dans Rosemont–La Petite-Patrie.
Les espaces dédiés à l’économie sociale permettront également d’offrir des services communautaires dont le quartier a grandement besoin, renforçant ainsi le tissu social local et favorisant l’inclusion.
Une transformation qui s’échelonnera sur plusieurs années
La transformation complète du domaine de l’ancien monastère de la Résurrection s’échelonnera sur plusieurs années. Les travaux de préservation et de restauration du bâtiment patrimonial, couplés à la construction des nouvelles unités résidentielles et à l’aménagement des espaces verts, représentent un chantier de grande envergure qui modifiera profondément le visage de ce secteur de Rosemont–La Petite-Patrie.
Ce projet s’inscrit dans une tendance plus large de reconversion d’édifices patrimoniaux à Montréal, où les anciens bâtiments religieux et industriels trouvent une nouvelle vocation au service de la communauté. Ces initiatives de régénération urbaine permettent de préserver la mémoire collective tout en répondant aux besoins contemporains en matière de logement et de services.
Conclusion : un modèle de développement urbain responsable
La transformation de l’ancien couvent de la Résurrection représente un modèle de développement urbain qui allie préservation du patrimoine, innovation sociale et durabilité environnementale. En soutenant ce projet ambitieux, la Ville de Montréal démontre son engagement envers une croissance urbaine inclusive et respectueuse de l’histoire.
Ce projet pourrait bien devenir une référence en matière de requalification patrimoniale et de développement de l’économie sociale, offrant un nouveau souffle à l’est de Rosemont–La Petite-Patrie et créant un milieu de vie dynamique pour les générations futures.






