Un établissement pivot pour l’Est de Montréal, rattrapé par la crise du financement
Radiologix, acteur majeur de l’imagerie médicale privée au Québec, a annoncé la fermeture de sa clinique de Rivière-des-Prairies pour le 1er mars 2026. Inaugurée en juillet 2017, cette clinique visait à combler la pénurie de services de radiographie générale dans l’Est de Montréal et offrait un accès essentiel aux diagnostics rapides pour des milliers de patients.
Son rôle était d’éviter aux patients des délais à l’hôpital, pour des examens de fractures, pneumonies ou autres pathologies courantes.
Raisons profondes : équipements vieillissants et absence de financement adapté
Huit ans après son ouverture, Radiologix s’appuie sur une analyse « rigoureuse de la situation financière et opérationnelle » pour justifier cette fermeture. L’absence d’une première ligne médicale forte dans le secteur, évoquée notamment par le faible nombre de médecins de famille en disponibilité, combinée au vieillissement des équipements nécessitant d’importants investissements, a rendu l’exploitation du site « intenable dans l’état actuel du financement accordé ».
Citation officielle
« Radiologix a toujours pris ses décisions avec transparence et sens des responsabilités. La fermeture du site de Rivière-des-Prairies n’est pas une fin, mais un signal clair qu’il faut adapter le modèle de financement aux réalités actuelles. Nous voulons contribuer à une solution durable qui assurera la pérennité de l’imagerie médicale en maintenant une offre de services forte et complémentaire aux établissements publics. »
— Benoît Laplante, CPA, CA, directeur général de Radiologix
Une fermeture pensée pour éviter la rupture de service pendant la saison grippale
Les dirigeants assurent avoir choisi la date du 1er mars 2026 pour éviter toute désorganisation pendant la saison grippale, période de forte demande en examens diagnostiques sur les infections respiratoires.
Décryptage : sous-financement chronique et impact de la Loi 2
La situation de Rivière-des-Prairies illustre le sous-financement généralisé du secteur privé en radiologie médicale. Les frais techniques versés aux radiologues n’ont pas été indexés depuis 2018, alors même que les coûts d’exploitation ont grimpé de 40 à 60% (hausse des loyers, salaires, maintenance).
S’ajoute un impact anticipé de la Loi 2 du gouvernement québécois, qui vise à réduire de 13% le financement des cliniques privées d’imagerie, menaçant la survie de nombreux établissements similaires dans la province.
Des voix inquiètes et un appel à l’action
L’Association des radiologistes du Québec a exprimé sa préoccupation quant à la dégradation des infrastructures privées, pourtant essentielles en complément du réseau public, surtout dans des quartiers déficitaires en médecins de famille.
Radiologix demande au gouvernement du Québec de revoir d’urgence le modèle de financement des laboratoires d’imagerie médicale (LIM) afin d’assurer leur viabilité et de garantir un accès rapide et équitable à des soins dans toutes les régions.
À propos de Radiologix
Radiologix, fort de 20 cliniques à travers le Québec et de 140 radiologues partenaires, assure plus de 900 000 examens annuels, contribuant activement à l’accessibilité des soins diagnostiques pour les citoyens québécois.
Sources :
Communiqué officiel Radiologix – Presse Canada Newswire
Association des radiologistes du Québec
Loi 2, analyse FMOQ
Budget santé Québec 2025
