MONTRÉAL – Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sonne l’alarme face à la décision du gouvernement Legault d’investir massivement dans l’Alliance de l’énergie de l’Est. Selon le syndicat, ce modèle de partenariat public-privé fragilise la production d’électricité québécoise et détourne des fonds publics vers des structures opaques et déficitaires.
Le projet prévoit l’ajout de 6 000 MW d’éoliennes dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, nécessitant des milliers de nouvelles installations. Le SCFP estime que cette énergie, intermittente par nature, aurait dû être concentrée dans la région de la Baie-James, où l’efficacité est plus grande et la stabilité du réseau d’Hydro-Québec mieux assurée.
Un investissement colossal de 18 milliards de dollars est en jeu, alors même que la Régie intermunicipale de l’énergie du Bas-Saint-Laurent accumule des pertes importantes : plus de 25 millions $ de déficit en 2024, après 24,9 millions $ en 2023. Le syndicat déplore également l’absence d’enquête de la Commission municipale du Québec malgré ces signaux financiers inquiétants.
Pour Frédéric Savard, président du secteur Énergie du SCFP-Québec, l’intention réelle du gouvernement est claire : « Avec 10 000 MW d’éoliennes privées, soit plus de 25 % du parc énergétique total, le Québec revient en arrière. Le premier ministre veut transférer la production d’électricité au privé, au détriment de l’intérêt public. »
S’il reconnaît la nécessité de produire plus d’électricité pour l’électrification des transports et la réduction des émissions industrielles, le syndicat dénonce l’absence d’un véritable plan public de transition énergétique. Selon lui, les projets éoliens de l’Alliance servent surtout d’outils électoraux pour séduire des régions en quête de développement économique.
« Nous allons continuer à nous opposer à cette privatisation déguisée, qui fait peser sur les contribuables le risque financier tandis que les profits sont privatisés », conclut le SCFP.
