Des sanctions sévères pour une action de 2022
Le verdict est tombé hier, lundi 28 avril 2025, pour les dix militants écologistes du collectif Antigone qui avaient paralysé le terminal pétrolier de Valero à Montréal-Est en octobre 2022. Le juge Randall Richmond de la Cour municipale de Montréal a imposé des peines totalisant près de 2000 heures de travaux communautaires, ainsi qu’une peine d’emprisonnement à domicile pour l’un des accusés.
Emprisonnement à domicile et travaux communautaires
Olivier Huard, considéré par le juge comme l’instigateur de l’action, a écopé de la peine la plus lourde : 90 jours d’emprisonnement à domicile (avec permission de sortie pour travail rémunéré), suivis de 240 heures de travaux communautaires et d’une probation de trois ans. Neuf autres militants ont reçu des peines suspendues ou des absolutions conditionnelles, assorties de probations de trois ans et d’un nombre variable d’heures de travaux communautaires (allant de 150 à 240 heures).
Le juge a justifié ces peines en soulignant que le blocage, qui avait forcé l’arrêt des activités du terminal et de l’oléoduc 9B d’Enbridge pendant 24 heures, « dépassait ce qui était acceptable » et avait nécessité des « manœuvres périlleuses » des services d’urgence. Il a également noté un risque de récidive élevé pour trois des accusés, arrêtés pour une action similaire en octobre 2024.
Réactions et appel
Les activistes et leur défense ont vivement réagi au jugement. Olivier Huard l’a qualifié d' »absolument affreux », tandis que son avocate, Me Barbara Bedont, a annoncé son intention de faire appel, dénonçant de « graves erreurs » dans le jugement et contestant le rôle de meneur attribué à son client. Les militants ont maintenu que le leadership était partagé au sein du groupe. Le co-chef du Parti vert, Jonathan Pedneault, présent pour soutenir les activistes (dont trois sont candidats aux élections fédérales), a critiqué une « criminalisation » de la désobéissance civile face à l’inaction gouvernementale sur le climat.