Une tragédie révélatrice à Longueuil
Le 8 janvier 2025, Patrick Synnott, âgé de 56 ans, est tué dans sa propre maison à Longueuil par son voisin Guy Durocher. Ce dernier, souffrant visiblement de troubles de santé mentale, aurait multiplié les comportements inquiétants les mois précédant le passage à l’acte : crevaison des pneus des voisins, appels à la police, hospitalisations et refus de traitement.
Des appels ignorés et un système défaillant
Selon plusieurs témoignages et le dossier judiciaire présenté devant la cour supérieure, les forces policières sont intervenues à de nombreuses reprises au domicile de Durocher, principalement alertées par les voisins et la victime elle-même. Malgré des signes manifestes de déconnexion avec la réalité, les autorités n’ont pas jugé nécessaire une détention ou une prise en charge immédiate. La veille du meurtre, Patrick Synnott avait interdit à sa fille de lui rendre visite et confié aux policiers sa peur grandissante, demandant une intervention rapide.
« Il lui faisait peur, il empêchait sa propre fille de venir chez lui. La famille blâme les autorités d’avoir échappé ce cas évident de santé mentale », témoigne Lyne St-Louis, ex-conjointe de la victime.
Le drame du 8 janvier et les conséquences judiciaires
Malgré la plainte pour méfait déposée après la crevaison des pneus, aucune mesure immédiate n’a été prise contre Durocher. Quelques heures plus tard, Patrick Synnott est retrouvé poignardé, et Durocher est interpellé dans un état délirant. Il reconnaît les faits devant la juge, tout en affichant une incompréhension profonde de la réalité des événements.
Aujourd’hui, le procès examine la responsabilité criminelle de Guy Durocher, avec l’avis convergent de deux psychiatres qui concluent à l’irresponsabilité pénale en raison d’un trouble mental grave. Le ministère public demande en outre la désignation de « délinquant à haut risque », pouvant prolonger la détention médicale de l’accusé.
Une crise systémique interpellant les autorités
Ce drame relance le débat sur la gestion des détresses psychologiques par les autorités québécoises. Pour la famille de la victime et de nombreux observateurs, cette mort aurait pu être évitée avec une meilleure communication entre les services sociaux, médicaux et policiers.
