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jeudi, juillet 17, 2025

Le Québec au cœur de l’enjeu mondial des minéraux critiques

Enquêtes & ReportagesLe Québec au cœur de l’enjeu mondial des minéraux critiques

Alors que la transition énergétique accélère la demande en lithium, graphite et autres terres rares, le Québec s’impose comme une puissance montante de l’industrie minière. À la croisée des intérêts économiques, environnementaux et géopolitiques, la province redéfinit son modèle d’exploitation avec ambition. Rencontre avec Jocelyn Douhéret, directeur des politiques minières au ministère des Ressources naturelles et des Forêts.

Une tradition minière qui se modernise

Avec ses réserves d’or, de fer, de nickel ou encore de cuivre, le Québec n’est pas nouveau dans le monde de l’extraction. Mais aujourd’hui, ce sont les minéraux critiques qui captent toute l’attention. Lithium, graphite, terres rares : ces matériaux sont essentiels à la fabrication de batteries, de panneaux solaires, de semi-conducteurs, et donc à la transition énergétique mondiale.

> « Nos ressources minières sont plus que jamais au cœur des enjeux économiques mondiaux », affirme Jocelyn Douhéret.



Le Québec concentre plus de 50 % des projets de lithium au Canada et dispose de réserves de graphite parmi les plus importantes au monde. À cela s’ajoute un atout majeur : une électricité propre, grâce à l’hydroélectricité, qui séduit les investisseurs soucieux de limiter leur empreinte carbone.

Un secteur en pleine mutation écologique

Depuis 2013, la législation impose des plans de restauration des sites miniers, et les projets les plus récents intègrent la valorisation des résidus miniers. « Plutôt que d’ouvrir de nouveaux sites, nous voulons maximiser l’extraction des anciens parcs à résidus », explique Douhéret.

L’industrie mise aussi sur la digitalisation et l’intelligence artificielle pour optimiser les opérations : capteurs intelligents, systèmes automatisés et surveillance en temps réel renforcent sécurité, efficacité et durabilité.

Une industrie porteuse d’emplois

Loin d’être une industrie du passé, le secteur minier québécois recrute activement. Géologues, ingénieurs, techniciens spécialisés sont en forte demande, et de nombreux Français, séduits par les opportunités du territoire, ont rejoint les mines du Nord-du-Québec.

Les salaires compétitifs, les formations spécialisées et les efforts pour intégrer les communautés autochtones et immigrantes font de l’industrie minière un levier d’emploi régional.

Une portée géopolitique stratégique

Le Québec ne veut pas se contenter d’extraire des matières premières. Il vise une chaîne de valeur complète, avec des capacités locales de transformation. En 2023, un accord a été signé avec la France pour sécuriser l’approvisionnement en minéraux critiques.

> « Il s’agit de garantir un approvisionnement éthique et stable, et de ne pas dépendre de puissances comme la Chine », précise Douhéret.



Un avenir minier à fort potentiel

Le défi reste immense : extraire plus tout en polluant moins. Cela passe par l’électrification des mines, des procédés plus propres, et des normes strictes. Le Québec investit également dans l’automatisation pour compenser la pénurie de main-d’œuvre et améliorer les conditions de travail.

Le Québec se prépare à jouer un rôle majeur dans l’avenir énergétique mondial. Une ambition portée par l’innovation, la responsabilité environnementale… et un sous-sol qui vaut de l’or.

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