Enquête – Alors que le milieu culturel montréalais navigue en eaux troubles entre précarité financière et enjeux d’accessibilité, le Pôle artistique 4001 Berri émerge comme un laboratoire de résilience collective. Ce regroupement de centres d’artistes – OBORO, Ada X, le Groupe Intervention Vidéo et Turbine – a transformé un bâtiment historique du Plateau-Mont-Royal en écosystème culturel viable grâce à un modèle économique basé sur la mutualisation.Notre investigation révèle les mécanismes de cette gouvernance participative unique où chaque organisme siège au conseil d’administration et où les décisions se prennent par consensus. « Au-delà des structures formelles, c’est l’esprit de collaboration qui rend notre alliance efficace », explique Marianne Breton, directrice d’OBORO et présidente du 4001 Berri. Le modèle repose sur la location d’espaces à prix abordables, permettant de réinvestir les revenus dans le lieu.L’obtention récente d’une subvention municipale de 421 700$ marque un tournant stratégique. Ces fonds, destinés à moderniser les systèmes de sécurité et d’infrastructure, visent à garantir la pérennité du lieu plutôt qu’à réduire les loyers. « Bien qu’invisibles pour le public, ces améliorations sont essentielles pour assurer la durabilité du lieu », précise Mme Breton.Ce pôle artistique incarne une vision à contre-courant de l’individualisme sectoriel : complémentarité des expertises, circulation des artistes entre les centres, et partage d’équipements spécialisés. Alors que la deuxième phase de rénovations s’achève, le collectif envisage déjà des projets ambitieux incluant l’accessibilité universelle et une salle de projection hybride, posant les bases d’un nouveau modèle de développement culturel durable.






