Embouteillages monstres à Montréal : la grève de la STM paralyse la circulation
Depuis le début de la grève des employés d’entretien et des chauffeurs de la Société de transport de Montréal (STM), la métropole québécoise fait face à une congestion routière exceptionnelle. Les automobilistes montréalais doivent désormais prévoir jusqu’au double du temps habituel pour leurs déplacements quotidiens, transformant les trajets ordinaires en véritables épreuves de patience.
2 357 véhicules supplémentaires sur les ponts de Montréal
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : mardi dernier, pas moins de 2 357 voitures additionnelles ont franchi les ponts de la métropole comparativement à la moyenne des deux semaines précédentes. Cette augmentation de 1,5% du trafic peut sembler modeste sur papier, mais ses répercussions sur un réseau déjà saturé sont considérables, selon Martin Chamberland, directeur des opérations du Groupe Signature sur le Saint-Laurent.
« La circulation était déjà problématique à Montréal, mais actuellement les bouchons s’allongent considérablement et il faut facilement prévoir le double du temps pour se rendre à destination, particulièrement en fin de journée », explique Patrick Benoît, chroniqueur spécialisé en circulation pour l’émission Salut Bonjour.
Des zones névralgiques particulièrement touchées
Certains secteurs de la métropole subissent des perturbations encore plus importantes. Le pont Mercier, la rue Sherbrooke dans Le Plateau-Mont-Royal et le centre-ville connaissent des ralentissements majeurs. « À plusieurs endroits, les automobilistes doivent prévoir que leur trajet prendra deux fois plus de temps qu’à l’habitude », confirme Frédérique Marie, chroniqueuse à Radio Circulation et au 98,5 FM.
Des conséquences dramatiques pour les travailleurs
L’impact de cette grève dépasse largement les simples inconvénients. Dominique Robert, intervenant pour la Direction de la protection de la jeunesse et père de deux enfants, témoigne : « C’est catastrophique! Je dois me déplacer partout sur l’île pour mon travail et depuis lundi, je perds énormément de temps dans la circulation. J’ai même dû annuler des rendez-vous médicaux pour mes enfants. »
Le cas de Joelle Petua, infirmière d’agence de 28 ans, illustre l’ampleur du problème. Samedi dernier, elle est arrivée avec une heure et demie de retard au travail à cause des embouteillages. Depuis, elle a choisi de marcher cinq heures quotidiennement pour éviter les retards. « Je pars de chez moi à 7h00 et je rentre vers 23h00. C’est épuisant après une journée complète de travail », confie-t-elle.
Une grève qui s’inscrit dans la durée
Les employés d’entretien de la STM ont entamé leur grève le 2 novembre, prévue pour durer jusqu’au 28 novembre. Cette action s’ajoute aux journées de grève des chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro et agents de station, programmées pour les 1er, 15 et 16 novembre. Durant cette période, les services de métro et d’autobus ne fonctionnent qu’aux heures de pointe, forçant des milliers de Montréalais à se tourner vers l’automobile.
La nouvelle mairesse demande une résolution rapide
Face à cette crise, Soraya Martinez Ferrada, mairesse désignée de Montréal, a convoqué une réunion d’urgence avec les syndicats et la direction de la STM. Elle exige qu’une entente soit conclue d’ici le 15 novembre. « Il faut établir un échéancier et pour moi, le 15 novembre représente une date limite raisonnable », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse.
Les négociations se poursuivent depuis un an et demi, mais la question de la sous-traitance demeure le principal point de friction entre les parties. Le gouvernement du Québec pourrait également intervenir en devançant l’application de sa loi limitant le droit de grève, initialement prévue pour le 30 novembre.
Des alternatives pour les citoyens
En attendant une résolution, la STM encourage les usagers à privilégier le transport actif ou le télétravail. Des services comme BIXI ont annoncé un ajustement de leur offre pour répondre temporairement aux besoins accrus. D’autres options incluent le covoiturage, l’autopartage avec Communauto, ou les services de transport privé.
Cette grève rappelle l’importance cruciale d’un système de transport en commun fonctionnel pour la métropole et souligne les défis que pose toute interruption majeure de ces services essentiels pour l’économie et la qualité de vie des Montréalais.
