Le quartier Milton-Parc, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, fait face à une crise grandissante liée à l’itinérance. Chaque jour, le 911 reçoit en moyenne trois appels pour des problèmes liés à la présence de personnes vulnérables dans le secteur, souvent associés à la consommation de drogue et à des épisodes de violence. Plusieurs résidents affirment ne plus se sentir en sécurité.L’organisme La Porte ouverte, installé dans un sous-sol d’église, accueille des personnes en situation d’itinérance 24 heures sur 24. Mais pour certains habitants, cette ressource n’est plus adaptée. « C’est devenu une catastrophe : on ne se sent plus en sécurité », témoigne une résidente, appelant à la création d’un centre multiservices mieux structuré pour répondre à la crise.En campagne électorale, les trois principaux candidats à la mairie de Montréal ont été interpellés. Pour Soraya Martinez Ferrada (Ensemble Montréal), la solution passe par une réorganisation des services et la création de filets sociaux plus diversifiés : « Fermer une offre ne va pas régler le problème, ça va le déplacer. »Le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, propose de soutenir financièrement le déménagement de l’organisme vers un lieu plus adéquat, tout en multipliant les ressources pour éviter de concentrer trop de personnes au même endroit. « On a dépassé la capacité des citoyens d’accueillir, d’être bienveillants », reconnaît-il.De son côté, Craig Sauvé (Transition Montréal) souhaite maintenir La Porte ouverte, mais y adjoindre d’autres centres afin de renforcer les services et offrir davantage de logements adaptés. Il propose aussi une taxe sur les propriétés de plus de 3,5 millions $ pour financer la lutte contre l’itinérance.Alors que la crise s’intensifie, résidents et organismes demandent à la Ville de faire preuve de leadership pour trouver des solutions durables.
