Une enquête du Protecteur du citoyen du Québec pointe du doigt l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal pour son recours jugé « trop fréquent » et « non justifié » aux mesures de contention. Selon le rapport, daté du 2 juillet et rendu public cette semaine, certains patients auraient été attachés ou sédatés pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, sans réévaluation régulière ni soins adaptés.
L’ombudsman provincial, saisi à la suite d’une plainte en octobre 2024, a étudié 18 dossiers médicaux et effectué deux visites-surprises à l’hôpital. Ses constats révèlent des pratiques préoccupantes : patients immobilisés dans des conditions indignes, besoins de base parfois ignorés, hygiène et alimentation négligées. Dans certains cas, des situations de maltraitance auraient même contribué à des décès évitables.
Le rapport décrit notamment un patient attaché et laissé sans nourriture ni eau pendant plusieurs heures, ou encore un autre dont l’agressivité n’était que la conséquence… de la faim. Dans un cas tragique, une sonde urinaire mal gérée aurait provoqué de graves complications, menant au décès du patient malgré des prescriptions médicales claires.
Le Protecteur du citoyen a émis dix recommandations, incluant des audits réguliers, une meilleure tenue des dossiers médicaux et une vérification quotidienne du bon fonctionnement des cloches d’appel. Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, responsable de l’établissement, a qualifié ces révélations de « troublantes » et affirme avoir déjà entrepris des correctifs. Une présence accrue d’experts en soins infirmiers et de gestionnaires est désormais assurée pour accompagner le personnel et renforcer la qualité des soins.
