Depuis ce matin, l’usine Lavo, située à Montréal et spécialisée dans la fabrication de produits ménagers, est paralysée par une grève de 24 heures déclenchée par environ 140 travailleuses et travailleurs. Le débrayage a commencé à 8 h, après que l’employeur a rompu hier les pourparlers alors qu’un cycle de trois jours de négociation devait s’amorcer en présence d’un conciliateur.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Lavo ltée (STTL-CSN) dénonce une impasse qui perdure depuis octobre 2024, malgré près de 30 rencontres de négociation. Selon Sébastien Sylver, président du STTL-CSN, les représentants syndicaux avaient accepté de retirer plusieurs revendications afin de faire avancer les discussions. « Nos membres en ont assez du blocage. Nous étions prêts à avancer, mais l’employeur refuse de traiter certains enjeux sans d’abord connaître nos attentes salariales », affirme-t-il.
Un mandat de cinq jours de grève, adopté à l’unanimité par les membres en mai dernier, sert aujourd’hui de levier pour accentuer la pression. Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, souligne que ce premier débrayage est un avertissement clair : « Si rien n’avance, nous n’hésiterons pas à prolonger le mouvement. »
Le conflit s’explique notamment par des demandes patronales jugées comme des reculs par les syndicats. « L’employeur doit se mettre en mode règlement. Présenter des conditions en retrait ne fait qu’alimenter la frustration », déplore Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN.
Lavo, propriété du groupe KIK Holdco Company, se retrouve ainsi au cœur d’un bras de fer social dont l’issue dépendra de la reprise ou non des discussions dans les prochains jours.