Pour Mathieu Poirier, l’obtention de son baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de Montréal marque une étape décisive vers le métier dont il rêve depuis toujours : devenir infirmier praticien spécialisé.
Son cheminement est tout sauf classique. Après 17 ans de service comme infirmier auxiliaire aux urgences de l’hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu, il décide, à 35 ans, de reprendre les études. Il choisit une technique accélérée en soins infirmiers, complétée en 20 mois au lieu de 36, puis s’engage dans un parcours intégré DEC-BAC à l’UdeM. Cette reprise des études a ravivé, dit-il, « sa flamme de soigner et d’être présent pour les autres ».
Le défi est d’autant plus remarquable que Mathieu est père de trois enfants, dont le dernier est né alors qu’il terminait son baccalauréat. À cela s’ajoutent des obstacles personnels : dyslexie et dysorthographie diagnostiquées dès le cégep. Grâce aux mesures d’accommodement et à sa persévérance, il a non seulement réussi, mais aussi brillé par l’excellence de son dossier scolaire, au point de décrocher une bourse de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et de suivre le cheminement honor.
Il tient toutefois à souligner qu’il n’aurait pas atteint ce niveau sans le soutien indéfectible de sa conjointe Christina et de sa famille, qui l’ont accompagné tout au long du parcours.
L’histoire de Mathieu ne s’arrête pas là. Dès septembre, il amorcera un microprogramme de 2e cycle en développement des pratiques infirmières, première étape vers une maîtrise en sciences infirmières qu’il souhaite entreprendre en 2026. En parallèle, il s’implique déjà dans la formation des nouvelles générations, en agissant comme précepteur à l’hôpital et en préparant la possibilité de donner certains laboratoires à l’Université de Montréal.
Pour celui qui a grandi dans les cadets de l’Armée canadienne, le désir de viser « toujours plus haut, toujours plus loin » est une constante. Aujourd’hui, son parcours témoigne non seulement de sa détermination, mais aussi de la résilience et de l’inspiration que peuvent représenter les retours aux études à l’âge adulte.