Le sous-financement, source des conflits actuels
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), soutenant le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro affilié au SCFP-Québec, pointe directement le manque d’investissements du gouvernement provincial dans le transport en commun. Selon Magali Picard, présidente de la FTQ :
« Il est déplorable de constater que ce gouvernement se désintéresse du transport en commun. Au fil des ans, ce sont des centaines de millions de dollars qui ont été coupés sans considération et, maintenant, on en voit le résultat ».
Conflits sociaux et menaces sur le niveau de service
Malgré une seule journée de grève syndicale en 38 ans, la situation s’envenime. Le ministre du Travail, Jean Boulet, menace d’appliquer la Loi 14 pour restreindre le droit de grève, ce qui alimente la tension. Toujours selon Magali Picard :
« On sait bien que le ministre du Travail, Jean Boulet, est impatient d’utiliser la matraque de sa Loi 14 qui limite le droit de grève, mais avec un financement adéquat dans le transport en commun, on ne serait pas devant ce cul-de-sac ».
D’après Florence Junca-Adenot, professeure à l’UQAM, l’absence d’entente menace des usagers vulnérables, notamment à l’approche de la rentrée scolaire.
Un budget jugé insuffisant par les experts et la STM
Le budget 2025 de la STM, bien qu’équilibré à 1,8 milliard de dollars, ne permet que le maintien du service actuel et n’offre pas d’ambition d’amélioration, selon la directrice générale Marie-Claude Léonard :
« il faut reconnaître que cette situation est loin de représenter notre ambition de rendre encore plus attractif le transport collectif par une offre de service augmentée ».
L’Alliance TRANSIT regrette aussi la réduction de 145 M$ pour le maintien des infrastructures :
« Reporter les problèmes à plus tard coûtera ultimement plus cher. L’état des infrastructures, notamment du métro, menace la sécurité et la fiabilité du service ».
Les syndicats réclament une entente négociée
Malgré les difficultés, la FTQ demeure confiante :
« Ce que veulent les travailleurs et travailleuses de la STM c’est une entente négociée et ils ont encore confiance d’en arriver à un accord, afin que les usagers puissent profiter d’un service abordable et efficace ».
La FTQ représente plus de 600 000 travailleurs au Québec.
Perspectives et enjeux pour Montréal
La situation à la STM est emblématique d’un problème structurel : l’abandon progressif du financement public du transport collectif, alors qu’il est clé pour la mobilité, la sécurité et la transition climatique à Montréal. Si aucune solution durable n’est trouvée, la continuité et la qualité du service resteront compromises.
Source principale de l’article : Newswire.ca – Le transport en commun à Montréal victime du sous-financement
