Changement d’heure : quels sont les véritables risques pour la santé ?
Les raisons du changement d’heure et la controverse actuelle
Chaque automne, en passant à l’heure d’hiver, nous gagnons une heure de sommeil. Mais derrière cet ajustement, un large débat persiste sur ses conséquences pour la santé. À l’origine, le changement d’heure visait à économiser l’énergie, mais aujourd’hui de nombreux experts remettent en question son utilité et son impact sur la société.
Perturbations du sommeil et du rythme biologique
Selon de récentes études, le changement d’heure bouleverse notre horloge biologique et provoque des troubles du sommeil, de la vigilance et de l’humeur. D’après l’Inserm et l’Université John Moores de Liverpool, le passage à l’heure d’hiver entraîne une augmentation de la fatigue, de la confusion, de l’irritabilité, voire des problèmes cognitifs comme des difficultés de mémorisation.
Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés. Leurs rythmes biologiques étant plus sensibles, ils ont plus de mal à s’adapter aux nouveaux horaires imposés.
Risques accrus : obésité et accidents vasculaires cérébraux
Au-delà des symptômes immédiats, le changement d’heure a des conséquences à long terme. Une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences révèle que le système actuel de changement d’heure augmente la prévalence de l’obésité et des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les perturbations du rythme circadien seraient à l’origine de ces risques accrus.
Selon les chercheurs, adopter l’heure d’hiver de façon permanente pourrait éviter 300 000 AVC par an et réduire le nombre de personnes obèses de 2,6 millions.
Avis des experts : pourquoi privilégier l’heure standard ?
Des psychologues et spécialistes du sommeil, dont le Dr Mike Pollock en Colombie-Britannique, insistent sur le fait que notre cerveau a besoin de lumière naturelle le matin pour maintenir un bon rythme circadien. Maintenir l’heure standard (heure d’hiver) à l’année est donc préférable pour favoriser l’éveil, la qualité du sommeil et la santé globale.
Les précédentes expériences de maintien de l’heure d’été permanente, notamment aux États-Unis en 1974 et en Russie en 2011, se sont soldées par un échec. Les populations se sont plaintes d’aller à l’école ou au travail dans l’obscurité, ce qui a conduit à l’abandon de ces mesures.
Vers la fin du changement d’heure ?
Si la question fait l’objet de discussions au niveau politique et scientifique, le consensus semble se dégager : l’heure standard serait la plus bénéfique pour la santé publique. De nombreux pays envisagent de supprimer le changement d’heure biannuel, sous réserve de discussions législatives.
