Le gouvernement libéral entame sa tournée promotionnelle du budget 2025
Le premier ministre Mark Carney et le ministre des Finances François-Philippe Champagne ont entamé mercredi la promotion du budget fédéral 2025-2026, fraîchement déposé la veille à la Chambre des communes. Cette première présentation budgétaire du gouvernement Carney marque un tournant majeur dans la stratégie économique canadienne.
Une double stratégie de communication à Ottawa et Montréal
Mark Carney a débuté la journée en organisant un événement post-budgétaire dans la capitale fédérale ce matin, avant de participer à la réunion du caucus libéral. Cette rencontre revêt une importance particulière puisqu’elle constitue la première assemblée du groupe parlementaire depuis que le député néo-écossais Chris d’Entremont a quitté les rangs conservateurs pour rejoindre les libéraux mardi.
De son côté, François-Philippe Champagne s’est rendu à Montréal cet après-midi pour s’adresser aux dirigeants d’entreprises lors d’une discussion informelle organisée conjointement par la Fédération des chambres de commerce du Québec et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Le ministre devrait y détailler le plan gouvernemental visant à offrir des « investissements générationnels et transformateurs ».
Un budget ambitieux de près de 90 milliards sur cinq ans
Le budget présenté mardi prévoit près de 90 milliards de dollars de nouvelles dépenses nettes sur cinq ans, portant le déficit fédéral à 78,3 milliards de dollars pour l’exercice 2025-2026. Ce montant représente pratiquement le double du déficit de 42,2 milliards prévu lors de la dernière mise à jour économique du gouvernement Trudeau en décembre 2024.
Ces investissements massifs se répartissent principalement dans quatre grandes catégories : 115 milliards de dollars pour les infrastructures, 81,8 milliards pour la défense nationale, 25 milliards pour le logement et 110 milliards pour améliorer la productivité et la compétitivité du Canada.
Les priorités économiques au cœur du message
Lors de ses interventions, le ministre Champagne devrait insister sur la nécessité de ces dépenses pour renforcer l’économie canadienne face aux défis posés par l’administration Trump et ses tarifs douaniers. Le gouvernement présente ce budget comme un investissement stratégique capable d’attirer jusqu’à 1 billion de dollars de capitaux privés au Canada au cours des cinq prochaines années.
Parallèlement, des mesures d’austérité sont également prévues, avec des compressions budgétaires de 15% sur trois ans imposées à la quasi-totalité des ministères, à l’exception de la Défense nationale, des Services aux Autochtones et de quelques autres organismes.
Un test politique pour le gouvernement Carney
Ce budget constitue un examen crucial pour le nouveau premier ministre, qui avait fait campagne sur sa capacité à bâtir l’économie la plus forte du G7. La transfuge de Chris d’Entremont, survenue le jour même du dépôt budgétaire, représente également un coup politique significatif pour les libéraux qui se rapprochent d’une majorité à la Chambre des communes.
L’intervention du gouverneur de la Banque du Canada
Sur le front financier, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, doit comparaître aujourd’hui devant un comité parlementaire où il devra probablement répondre à des questions concernant les implications du budget fédéral sur la politique monétaire et l’économie canadienne.
