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Annulation de la déportation d’une migrante enceinte blessée au Québec

ActualitésAnnulation de la déportation d'une migrante enceinte blessée au Québec

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a annulé in extremis la déportation de Yfemine Joseph, une femme haïtienne enceinte de plus de sept mois, gravement blessée lors d’un accident de voiture près de la frontière québéco-américaine. Cette décision marque une victoire pour les groupes de défense des droits des migrants et soulève des questions importantes sur le traitement des personnes vulnérables dans le système d’immigration canadien.

Le parcours dramatique de Yfemine Joseph

Yfemine Joseph est arrivée au Canada le 13 juillet 2025 dans un véhicule utilitaire sport transportant des migrants sans papiers. Le véhicule a été impliqué dans un grave accident près de la frontière Québec-New York, causant une fracture du bassin à Mme Joseph. Selon le Collectif Bienvenue, ses blessures comprennent des lésions graves à la hanche droite et à la symphyse pubienne, des parties du corps cruciales pour l’accouchement.

La future mère, actuellement dans l’incapacité de marcher sans assistance, se trouve dans une unité de réadaptation fonctionnelle intensive à Boucherville. Les médecins indiquent que ses blessures compliqueront considérablement son accouchement prévu dans les prochaines semaines.

Mobilisation des groupes de défense

L’ASFC avait initialement prévu de procéder à la déportation de Yfemine Joseph avec seulement 36 heures de préavis, l’informant que le Canada ne serait plus responsable de sa santé et de sa sécurité une fois arrivée aux États-Unis. Cette décision a provoqué une mobilisation immédiate des organismes de défense des droits des migrants.

Le Collectif Bienvenue, en collaboration avec Solidarité sans frontières et l’avocate Anne-Cécile Khouri-Raphael, a lancé un appel urgent au gouvernement pour suspendre cette déportation. Leur intervention s’est avérée décisive : la déportation a été annulée une heure seulement après la publication d’un article dans The Montreal Gazette exposant la situation.

Le contexte migratoire sous tension

Cette affaire s’inscrit dans un contexte migratoire particulièrement tendu. Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et le démantèlement des protections pour les réfugiés aux États-Unis, le Canada fait face à une augmentation significative des demandes d’asile. Le Premier ministre Mark Carney a récemment dénoncé cet afflux de migrants sans papiers, annonçant des mesures pour réduire la proportion de résidents non permanents de 7% à 5% de la population d’ici 2027.

Selon les groupes de défense, la suspension du système d’asile américain rend impossible pour des personnes comme Yfemine Joseph d’obtenir une protection aux États-Unis, les forçant à entreprendre des voyages dangereux vers le Canada.

Les défis des femmes enceintes sans papiers

La situation de Yfemine Joseph illustre les défis particuliers auxquels font face les femmes enceintes sans statut d’immigration régularisé au Québec. Selon une étude de l’Université de Montréal, ces femmes vivent dans une précarité extrême, s’inquiétant constamment de l’impact du stress sur leur enfant à naître et du risque permanent de déportation.

L’accès aux soins de santé demeure un obstacle majeur. Les femmes sans papiers font face à des coûts prohibitifs – comme les 5000$ que peut coûter un accouchement à l’hôpital – et doivent souvent compter sur des réseaux informels de professionnels de la santé sensibles à leur situation.

Médecins du monde Canada souligne que ces femmes ont besoin d’un accès stable aux soins prénataux et postnataux, particulièrement dans des cas complexes comme celui de Yfemine Joseph où des complications médicales sont prévisibles.

Réactions et témoignages

« Déporter une femme enceinte, blessée et vulnérable constitue une trahison de tous les principes que le Canada prétend défendre. Ce n’est pas une décision administrative, mais un acte de cruauté institutionnelle », a déclaré Hady Kodoye Anne, porte-parole de Solidarité sans frontières.

Maryse Poisson du Collectif Bienvenue a souligné l’importance de cette victoire tout en rappelant que de nombreux autres migrants vivent des situations similaires sans bénéficier de la même attention médiatique.

L’avocate Anne-Cécile Khouri-Raphael a insisté sur les risques que représentait cette déportation : « Mme Joseph risquait d’être détenue à la frontière américaine, de ne pas avoir accès à des soins de santé adéquats et d’être finalement déportée vers Haïti, même si le Canada a suspendu les renvois vers ce pays. »

Implications pour l’avenir

L’annulation de cette déportation, bien qu’elle représente un soulagement pour Yfemine Joseph et ses supporters, soulève des questions plus larges sur les politiques migratoires canadiennes. Les groupes de défense des droits appellent à une révision systémique du traitement des personnes vulnérables dans le système d’immigration.

Cette affaire intervient alors que le gouvernement Carney propose des réformes importantes limitant l’immigration temporaire et permanente, dans un contexte de débats sur la capacité d’accueil du pays en matière de logement et de services sociaux.

Pour les organismes comme le Collectif Bienvenue et Solidarité sans frontières, ce cas démontre l’importance de maintenir une vigilance constante et de continuer à militer pour une approche plus humaine de la gestion des frontières, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables comme les femmes enceintes et blessées.

L’histoire de Yfemine Joseph rappelle que derrière chaque dossier d’immigration se trouve une personne avec ses espoirs, ses craintes et son droit fondamental à la dignité et à la sécurité.

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