Depuis la pandémie, les toits de Montréal se sont couverts de ruches, séduisant de nombreux citoyens. Mais une étude menée par Liliana Perez, professeure au Département de géographie de l’UdeM, révèle que l’apiculture urbaine comporte des risques si elle n’est pas encadrée. Plus la concentration de ruches est élevée dans un secteur, plus la mortalité des abeilles grimpe, affectant aussi bien les colonies domestiques que les abeilles sauvages.
L’équipe de recherche a analysé plus de 1000 ruches installées entre 2017 et 2021. Résultat : 70 % du territoire montréalais est propice à l’apiculture, mais la densité excessive engendre compétition pour les ressources florales, propagation accrue des maladies et fragilisation des colonies.
Le couvert forestier joue également un rôle clé : plus la végétation est abondante autour des ruches, meilleures sont les chances de survie. Les espaces verts protègent aussi les abeilles contre la pollution atmosphérique, qui désoriente leur capacité à polliniser et menace leur cycle de vie.
Pour Perez, l’apiculture urbaine peut avoir une réelle valeur éducative et communautaire, à condition d’être pensée intelligemment. Cela passe par une planification à l’échelle des quartiers, une régulation adaptée et une sensibilisation accrue pour éviter la compétition entre pollinisateurs sauvages et ruches domestiques.
