Le profilage racial continue de provoquer l’indignation au Québec. L’affaire impliquant Me Kwadwo Yeboah, avocat noir interpellé et menotté par la police de Montréal en 2021 devant sa fille, a récemment conduit la justice à reconnaître un acte de discrimination raciale de la part du SPVM. Ce jugement relance le débat sur le racisme systémique dans les institutions policières et résonne fortement dans la société montréalaise.
Origine de l’affaire : un contrôle routier ordinaire qui dérape
En janvier 2021, Me Kwadwo Yeboah circulait à Montréal en compagnie de sa fille de 15 ans lorsqu’il est arrêté par les policiers près du quartier chinois. Soupçonné d’usage du téléphone au volant, il est accusé à tort de présenter un faux permis, fouillé, menotté et retenu dans la voiture de police pendant que ses effets personnels sont fouillés. Sa fille filme une partie de la scène, témoignage crucial au procès.
Un jugement historique pour les victimes de profilage
La juge municipale a conclu à la réalité du profilage racial dans cette intervention, marquant une étape importante dans la reconnaissance du racisme systémique au sein du SPVM. Me Yeboah a exprimé son soulagement d’avoir enfin été cru par la justice et espère que cet acte servira de précédent pour d’autres victimes.
Un phénomène systémique confirmé par les organismes et la recherche
Le rapport de la Commission des droits de la personne et la consultation publique de la Ville confirment que les personnes racisées – particulièrement les Noirs et les Autochtones – sont surreprésentées dans les contrôles policiers à Montréal. Malgré la multiplication des rapports et des recommandations, le problème persiste.
Recul politique et crainte d’un retour à la répression
En 2025, Montréal a reporté une révision clé de ses règlements destinés à mieux protéger les minorités contre le profilage social et racial, suscitant l’inquiétude des organismes communautaires qui dénoncent un retour aux mesures répressives.
Vers une réforme des pratiques policières ?
Diverses voix, dont celles de la Commission des droits de la personne et des groupes citoyens, appellent à interdire les contrôles dits « aléatoires », à renforcer la formation interculturelle des policiers et à publier davantage de statistiques sur les contrôles et arrestations pour lutter efficacement contre la discrimination.
Conclusion
L’histoire de Me Yeboah illustre de façon poignante la réalité du profilage racial à Montréal. Alors que la reconnaissance judiciaire progresse, la société civile réclame un passage rapide aux actes et une mobilisation ferme des autorités municipales et policières.