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Location courte durée à Montréal 2025 : Ensemble Montréal promet d’interdire les Airbnb commerciaux

ActualitésLocation courte durée à Montréal 2025 : Ensemble Montréal promet d'interdire les Airbnb commerciaux

La réglementation des locations de courte durée à Montréal connaît un tournant majeur en cette année 2025. Alors que la crise du logement s’intensifie dans la métropole, le débat politique autour des plateformes comme Airbnb s’envenime. La cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a précisé vendredi ses intentions à l’approche des élections municipales du 2 novembre : interdiction totale des locations commerciales et flexibilité accrue pour les résidences principales. Une position qui s’oppose frontalement à celle de Projet Montréal.

Ensemble Montréal veut bannir les locations commerciales sur tout le territoire

La principale annonce de Soraya Martinez Ferrada concerne l’interdiction complète des locations à court terme commerciales, gérées par des entreprises, sur l’ensemble du territoire montréalais. Actuellement, ces locations sont autorisées toute l’année, mais uniquement dans des zones précises de certains arrondissements comme Ville-Marie et le Plateau-Mont-Royal, où les propriétaires doivent détenir un permis en règle.

Lors d’un point de presse sur la rue Prince-Arthur Est, la candidate à la mairie a affirmé : « On doit s’assurer que cette interdiction, on puisse la faire partout sur le territoire si on veut vraiment s’attaquer à la location court terme ». Cette mesure vise directement les spéculateurs qui transforment des logements résidentiels en hébergements touristiques permanents, aggravant ainsi la pénurie de logements accessibles pour les Montréalais.

Une flexibilité de 90 jours pour les résidences principales

Pour les particuliers qui louent leur résidence principale, Ensemble Montréal propose une approche plus souple que le règlement actuel adopté par Projet Montréal en mars 2025. Pluot que de limiter les locations à la période estivale (du 10 juin au 10 septembre), le parti promet une « location de 90 jours flexible par année », permettant aux citoyens de louer leur domicile à n’importe quel moment.

Cette modification vise à s’aligner avec les pratiques d’autres villes québécoises comme Sherbrooke, Québec et Trois-Rivières. « Je pense qu’il faut donner la flexibilité au citoyen d’utiliser le 90 jours quand il en a besoin et ne pas être pas trop restrictif », a expliqué Martinez Ferrada, justifiant cette approche par la volonté de ne pas pénaliser les propriétaires responsables.

Le règlement de Projet Montréal : une base restrictive

Pour comprendre l’ampleur des changements proposés, il faut revenir au règlement adopté par l’administration Plante en mars 2025. Ce texte interdit toute location touristique à court terme dans une résidence principale, sauf pendant la haute saison touristique estivale, soit 93 jours.

Les contrevenants s’exposent à des amendes substantielles : jusqu’à 2 000 $ pour les personnes physiques et jusqu’à 4 000 $ pour les entreprises. Le permis municipal obligatoire coûte 300 $ et exige une présentation en personne avec pièces d’identité valides. L’administration a également augmenté le nombre d’inspecteurs, passant de trois à sept, pour faire respecter ces nouvelles dispositions.

50 inspecteurs pour combattre l’illégalité

Consciente des difficultés d’application, Ensemble Montréal mise sur un renforcement massif des moyens de contrôle. Le parti s’engage à faire passer le nombre d’inspecteurs de 8 actuellement à 50 dans les deux premières années de son mandat.

« Je ne vais pas créer des postes permanents, mais il faut absolument donner un effort important, ambitieux, pour casser ce qu’on voit actuellement qui ne marche pas », a précisé la candidate. Soraya Martinez Ferrada reconnaît toutefois la complexité de la tâche : « On est dans une ère numérique où l’Internet n’a pas de frontières. C’est extrêmement difficile de comprendre ce qui se passe sur les réseaux sociaux et sur les plateformes ».

Luc Rabouin dénonce des propositions inapplicables

Le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, a vivement critiqué les propositions d’Ensemble Montréal, les qualifiant d’inapplicables. Selon lui, il est impossible de contrôler le nombre de jours utilisés sur l’année entière : « Il n’y a aucun moyen de contrôler le nombre de jours qui sont utilisés. Les spéculateurs sont bien organisés. Ça fait deux ans que nos inspecteurs et les inspecteurs de Revenu Québec jouent au chat et à la souris ».

Rabouin souligne que les locateurs utilisent de multiples plateformes comme Airbnb, Vrbo et d’autres, rendant le contrôle extrêmement complexe. Il reproche également à Martinez Ferrada ses multiples volte-face : « Je pense que Mme Martinez Ferrada devrait sortir de ses bottes de ministre du Tourisme et de se mettre à penser aux Montréalais. On est en pleine crise du logement. Notre job, c’est de loger les Montréalais en premier, pas les touristes ».

Le chef de Projet Montréal pointe par ailleurs une incohérence : Ensemble Montréal a annoncé son intention de couper 1 000 postes dans la fonction publique municipale, tout en promettant d’embaucher 50 inspecteurs supplémentaires.

La crise du logement au cœur du débat

Ce débat sur les locations de courte durée s’inscrit dans le contexte plus large de la crise du logement que traverse Montréal. Les autorités estiment que des milliers d’unités résidentielles ont été retirées du marché locatif traditionnel pour être transformées en hébergements touristiques, réduisant ainsi l’offre disponible pour les résidents permanents.

Le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais, avait qualifié l’adoption du règlement de mars 2025 d’« avancée majeure pour ceux qui perdent leur logement parce qu’il y a du Airbnb illégal ». La question demeure de savoir quelle approche – restrictive ou flexible – permettra de mieux protéger l’accès au logement tout en tenant compte des besoins légitimes des propriétaires.

Ensemble Montréal justifie sa position en affirmant que la réglementation actuelle « a poussé les gens vers l’illégalité » en étant trop restrictive et difficile à appliquer. Le parti estime qu’une approche plus claire et plus flexible encouragera la conformité volontaire.

Des contestations juridiques à prévoir

L’interdiction totale des locations commerciales proposée par Ensemble Montréal pourrait faire l’objet de contestations judiciaires de la part des propriétaires concernés. Soraya Martinez Ferrada l’admet sans détour : « Ils auront à expliquer pourquoi ils font de l’argent sur le dos des citoyens qui ont besoin de logement ».

Cette bataille juridique potentielle s’ajoute aux défis d’application que représente toute réglementation des plateformes numériques internationales. Les autorités municipales devront composer avec la nature transfrontalière de ces services, qui rendent la surveillance et le contrôle particulièrement ardus.

Les enjeux pour les élections du 2 novembre

La question des locations de courte durée est devenue un enjeu électoral majeur à l’approche du scrutin municipal du 2 novembre 2025. Elle cristallise les tensions entre plusieurs priorités : la protection du parc locatif, le soutien à l’industrie touristique, les droits des propriétaires et l’accès au logement pour les Montréalais.

Ensemble Montréal mise sur une approche qu’il présente comme équilibrée : intransigeance envers les spéculateurs commerciaux, mais flexibilité pour les particuliers. Projet Montréal défend quant à lui une ligne plus dure, privilégiant la protection du parc locatif au détriment de la latitude donnée aux propriétaires de résidences principales.

Les électeurs montréalais devront trancher entre ces deux visions le 2 novembre prochain, sachant que la décision aura des répercussions directes sur l’avenir du marché locatif et touristique de la métropole québécoise.

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