Une mobilisation étudiante sans précédent
Le Collège de Maisonneuve à Montréal a été contraint de fermer ses portes pendant trois jours consécutifs cette semaine, à la suite d’une grève étudiante en soutien à la Palestine. Dès mercredi matin, des lignes de piquetage se sont formées devant l’établissement de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, forçant la direction à suspendre tous les cours, en présence et à distance.
Cette décision a touché plus de 7000 étudiants inscrits à l’enseignement régulier et à la formation continue. Selon la direction, les cours devront être repris ultérieurement, entraînant une révision du calendrier scolaire. « Nous suspendons les cours lorsqu’il est impossible d’assurer la sécurité des biens et des personnes », a expliqué le cégep par courriel.
Un climat tendu et des réactions partagées
Devant l’établissement, les portes verrouillées et les affiches annonçant la fermeture témoignaient de la tension ambiante. Certains parents ont exprimé leur frustration. « Je veux que mon garçon puisse retourner à l’école. Les jeunes ont le droit d’exprimer leur opinion, mais fermer le cégep, c’est déplorable », a déclaré Eric Buzzetti, père d’un étudiant.
De son côté, le Syndicat des professeures et professeurs du Collège de Maisonneuve a affirmé respecter le processus démocratique des étudiants et leur droit à la mobilisation. « Nous respectons leur processus et leurs moyens de pression », a indiqué sa présidente, Isabelle Rivet.
Une grève politique en soutien à la Palestine
Adoptée mardi par l’assemblée générale de la Société générale des étudiantes et étudiants du Collège de Maisonneuve, la grève visait à dénoncer la reprise des violences dans la bande de Gaza et à exiger un embargo complet sur les armes envoyées par le Canada et les États-Unis à Israël. Le procès-verbal de l’assemblée mentionne aussi la volonté de dénoncer le « déni du génocide palestinien » de la part du gouvernement du Québec.
Certains étudiants ont profité de la suspension des cours pour manifester mercredi après-midi avec leurs homologues du Collège Dawson et du Collège Vanier, où des débats entourent la tenue de cours liés à la littérature palestinienne.
Un mouvement qui s’étend
Le Collège de Maisonneuve n’est pas un cas isolé. À Rimouski, les membres de l’Association générale étudiante du campus ont également mené une grève de cinq jours, forçant l’Université du Québec à suspendre ses activités en présentiel. Les cours à distance, eux, ont été maintenus.
Ce type de mobilisation n’est pas nouveau : en novembre dernier, plusieurs associations étudiantes de cégeps et d’universités montréalaises s’étaient déjà réunies pour inciter les gouvernements à rompre leurs liens avec Israël.
