Reportage – Montréal officialise la création du parc-nature de la Falaise St-Jacques, un projet transformateur de 60 hectares qui métamorphosera les anciens terrains Turcot et l’escarpement en un corridor écologique majeur. L’annonce de 25 millions de dollars de financement fédéral marque l’aboutissement de deux décennies de mobilisation citoyenne.Notre enquête révèle les ambitions cachées derrière ce projet phare : la mairesse d’arrondissement Gracia Kasoki Katahwa envisage rien de moins qu’un nouveau quartier mixte autour du parc. « La Falaise sera le cœur d’un secteur St-Jacques complètement repensé », confie-t-elle, évoquant un réaménagement urbain sur plusieurs décennies qui transformerait la portion N.D.G. de la rue St-Jacques, aujourd’hui dominée par des concessionnaires automobiles et grandes surfaces.Le projet devient un laboratoire de résilience climatique : le financement provient du Fonds d’atténuation et d’adaptation en cas de catastrophe, reconnaissant le rôle du parc dans la lutte contre les îlots de chaleur. Mais un point cristallise les tensions : le pont cyclopiétonnier sur l’autoroute 20. Les groupes écologistes, dont Sauvons la Falaise, militent pour un véritable « éco-corridor » inspiré du Robert L.B. Tobin Land Bridge au Texas, permettant le passage de la faune.Alors que la Ville table sur 63 millions dans son programme décennal, les négociations se poursuivent avec Québec pour le transfert des terrains et le financement additionnel. Ce parc-nature symbolise les défis de la ville durable : concilier développement résidentiel, connectivité écologique et adaptation climatique dans un contexte de pression foncière croissante.
