Le service de sécurité incendie de Montréal traverse une crise préoccupante, selon un rapport du Vérificateur général de la Ville. Mauvais suivi des stocks, équipements non conformes et pénurie de matériel : autant de défaillances qui mettent directement en péril la santé et la sécurité des pompiers.
Chris Ross, président de l’Association des pompiers de Montréal (APM), dénonce depuis plus d’une décennie ce manque de rigueur. « Nous sommes en 2025, il n’y a aucune raison pour qu’un grand service métropolitain ne dispose pas d’un inventaire complet de son matériel », a-t-il déclaré. Selon lui, des camions de pompiers sont parfois hors service, non pas par manque de personnel, mais faute d’équipement adéquat. « Nous envoyons des équipes en intervention sans les protéger correctement », a-t-il ajouté, soulignant les risques pour la santé des sapeurs lorsqu’ils ne peuvent pas faire nettoyer et inspecter leur matériel après un incendie.
De son côté, Richard Liebmann, chef du service de sécurité incendie, reconnaît la gravité du problème, mais assure que des solutions sont en cours. La Ville a déjà investi près de 6,3 millions de dollars pour moderniser le suivi des équipements et renforcer les infrastructures de lavage des uniformes. Plus de 1 300 ensembles de protection, casques, gants et bottes sont en cours de distribution.
Malgré ces efforts, Chris Ross insiste : la situation demeure une question de responsabilité et de transparence. Pour lui, il en va non seulement de la sécurité des pompiers, mais aussi de celle des Montréalais.
