À compter de janvier prochain, les propriétaires d’immeubles vacants à Montréal devront désormais enregistrer leurs bâtiments auprès de la Ville. Cette nouvelle mesure vise à renforcer la sécurité publique et à réduire les risques d’incendies ou de dégradations dans les édifices laissés à l’abandon.
Adopté à l’automne dernier, le règlement municipal prévoit un enregistrement annuel de 200 $ pour chaque immeuble vacant. Les contrevenants s’exposent à des amendes variant entre 500 $ et 2000 $ pour une première infraction, et jusqu’à 10 000 $ en cas de récidive. « L’objectif est d’accentuer la responsabilité des propriétaires en matière d’entretien et d’occupation », a expliqué Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif.
Cette réglementation permettra également à la Ville de suivre l’état de dégradation des bâtiments et d’exiger des correctifs si nécessaire. Les immeubles devront être clairement identifiés comme vacants, au moyen d’un placard, et continuer de respecter certaines obligations de base, comme le chauffage minimal, l’étanchéité du toit et la sécurisation des ouvertures.
La Ville réagit notamment à plusieurs incidents récents ayant mis en lumière la vulnérabilité des bâtiments inoccupés. En juillet, deux jeunes avaient subi une grave électrocution dans l’ancien Hôpital chinois de Villeray, abandonné depuis 1999. En 2023, un incendie spectaculaire dans un édifice patrimonial du Vieux-Montréal, appartenant au promoteur Shiller Lavy, avait ravivé les inquiétudes quant aux dangers que représentent ces immeubles.
Au-delà de la sécurité, la mairesse Valérie Plante estime que cette nouvelle démarche pourrait contribuer à transformer certains bâtiments inutilisés en logements abordables. Elle a cité l’exemple de l’édifice Gordon, à Verdun, récemment rénové pour accueillir une quarantaine de logements.
Avec cette réglementation, Montréal souhaite mieux encadrer ses espaces vacants et répondre à la fois aux enjeux de sécurité, de patrimoine et de logement.