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Tendance : Explosion des jardins communautaires à Montréal

Société & TendancesTendance : Explosion des jardins communautaires à Montréal

La fièvre verte s’empare de Montréal

Ils poussent comme des champignons aux quatre coins de la métropole : les jardins communautaires et collectifs connaissent un engouement sans précédent à Montréal. Cette tendance, amorcée pendant la pandémie, s’est considérablement amplifiée ces dernières années, portée par une conscience environnementale grandissante, le désir de manger local et sain, et la recherche de liens sociaux dans un monde de plus en plus numérique. En 2025, posséder une parcelle dans un jardin communautaire est devenu si prisé que les listes d’attente s’allongent parfois jusqu’à cinq ans dans certains arrondissements. Plongée dans cette effervescence verte qui transforme le paysage urbain montréalais.

Un succès qui dépasse l’offre

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la demande pour les jardins communautaires explose à Montréal. Selon un reportage de Radio-Canada, la hausse des prix à la consommation a accentué cette tendance, incitant de plus en plus de citoyens à cultiver leurs propres légumes. Dans des arrondissements comme LaSalle, Verdun et Le Sud-Ouest, les listes d’attente peuvent s’étendre sur plusieurs années, témoignant d’un intérêt qui dépasse largement l’offre disponible.

Face à cette popularité croissante, la Ville de Montréal a réagi en investissant massivement dans le développement de ces espaces verts urbains. Un investissement de 10 millions de dollars a été annoncé pour améliorer les jardins existants et en créer de nouveaux. En 2024, cinq nouveaux jardins communautaires et trois jardins collectifs ont vu le jour dans différents arrondissements, et d’autres sont prévus pour 2025, notamment un nouveau jardin collectif au parc Campbell Ouest, pour lequel un montant de 180 800 $ a été reporté.

Des bénéfices multiples pour les citadins

L’engouement pour les jardins communautaires s’explique par les nombreux avantages qu’ils procurent aux citadins. Sur le plan alimentaire d’abord, ils permettent l’accès à des fruits et légumes frais, biologiques et locaux. Une étude exploratoire de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a démontré que l’utilisation d’une parcelle de jardin communautaire assurait, pour au moins une semaine, une consommation à prépondérance biologique de fruits et légumes.

Les bénéfices dépassent largement le cadre alimentaire. Sur le plan environnemental, ces espaces contribuent à la biodiversité urbaine, à la réduction des îlots de chaleur et à la gestion des eaux pluviales. Ils participent également au recyclage des déchets organiques via le compostage et réduisent l’empreinte carbone liée au transport des aliments.

Mais c’est peut-être sur le plan social que ces jardins révèlent toute leur importance. Ils créent des lieux de rencontre et d’échange entre des personnes de tous âges et de tous horizons, favorisant la cohésion sociale et brisant l’isolement. Comme le souligne une étude publiée dans la revue VertigO, les jardins communautaires et collectifs génèrent d’importantes retombées sociales : création de liens, partage de connaissances, sentiment d’appartenance à une communauté, et même intégration des nouveaux arrivants.

Des modèles qui évoluent et se diversifient

Si les jardins communautaires traditionnels, où chaque jardinier cultive sa propre parcelle, restent populaires, d’autres modèles émergent et se développent. Les jardins collectifs, où un groupe de personnes cultive ensemble un même espace et partage les récoltes, gagnent en popularité. C’est le cas notamment dans le quartier Rosemont, où les Jardins collectifs invitent les résidents à jardiner ensemble sur un même site, partageant les tâches de plantation, d’entretien et de récolte.

D’autres initiatives innovantes voient le jour, comme les jardins sur les toits, les potagers dans les cours d’école, ou encore les ruelles vertes qui intègrent des espaces de culture. Ces dernières connaissent un succès grandissant à Montréal, car elles améliorent la qualité de l’air, réduisent l’impact des îlots de chaleur et créent des espaces de convivialité.

Des défis à relever pour répondre à la demande

Malgré l’enthousiasme et les investissements, plusieurs défis persistent. Le premier est évidemment de répondre à la demande croissante en créant suffisamment de nouveaux espaces, ce qui n’est pas simple dans une ville dense où le foncier est précieux et convoité.

La question de l’accessibilité se pose également : comment s’assurer que ces jardins profitent à tous, y compris aux populations les plus vulnérables ? Des initiatives comme celles documentées par le CREMIS montrent que les jardins communautaires peuvent être des outils de lutte contre les inégalités sociales, à condition qu’ils soient accessibles à tous les groupes sociaux.

Enfin, la pérennité de ces espaces et leur intégration harmonieuse dans le tissu urbain représentent un défi constant. Comment protéger ces îlots de verdure face à la pression immobilière ? Comment assurer leur bon fonctionnement et leur entretien sur le long terme ?

Cultiver la ville de demain

L’explosion des jardins communautaires à Montréal n’est pas qu’une simple mode passagère, mais bien le reflet d’aspirations profondes : reconnecter avec la nature, reprendre le contrôle sur son alimentation, créer du lien social et participer activement à la construction d’une ville plus verte et plus résiliente.

Face aux défis environnementaux et sociaux contemporains, ces espaces de culture partagés apparaissent comme des laboratoires à ciel ouvert où s’expérimente, à petite échelle, un modèle de société plus durable et solidaire. Si la tendance se confirme et que les investissements suivent, Montréal pourrait bien devenir, dans les années à venir, un modèle d’agriculture urbaine intégrée, où les frontières entre ville et campagne, entre consommateurs et producteurs, s’estompent progressivement.

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