Installée à Montréal depuis 2017, une famille originaire de Mexico fait face à une décision aussi brutale qu’incompréhensible : elle doit quitter le Canada d’ici le 23 mai. Après huit ans d’intégration, de travail et d’engagement communautaire, leur demande de résidence permanente a été rejetée, tout comme leur demande de séjour pour raisons humanitaires.
« Nous avons tout fait correctement. Nous avons suivi les règles. Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne nous acceptent pas », déclare Armando Garcilazo Castillo, visiblement abattu.
Technicien qualifié dans un centre de services automobiles de Montréal, Armando est également très engagé auprès de la communauté latino-américaine, qu’il aide gratuitement les fins de semaine. Son employeur, Yves Joannette, est dévasté par la décision :
« Armando est irremplaçable. Ce qu’il apporte à notre entreprise et à notre communauté est énorme. On a besoin de gens comme lui au Canada. »
Son épouse et son fils Alexis, âgé de 26 ans, sont également visés par l’ordre d’expulsion. Tous deux occupent un emploi et ont construit leur vie à Montréal. Pour Alexis, l’idée de retourner au Mexique est douloureuse :
« Je ne sais pas ce que je vais faire là-bas. Recommencer à zéro après six ans, c’est extrêmement difficile. »
La situation est d’autant plus déchirante que leur fille — la sœur d’Alexis — est mariée à un Canadien et bénéficie de la résidence permanente. « Elle va rester seule. C’est dur à accepter », ajoute-t-il.
La famille, leurs proches et leur employeur ont lancé un appel à l’aide à la députée fédérale Patricia Lattanzio. Si son bureau s’est dit au courant du dossier, aucune réponse officielle n’a encore été donnée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
En attendant, une communauté entière se mobilise : « Ils font partie de notre famille, ils sont aussi canadiens que n’importe qui d’autre ici », conclut Yves Joannette