Avec l’arrivée du froid, l’itinérance à Montréal prend une ampleur dramatique. Faute de places en refuges, de nombreux sans-abri bâtissent des minimaisons et des abris de fortune au sein des campements urbains pour survivre à l’hiver dans la métropole.
Des refuges de fortune, une réalité croissante
L’équipe de TVA Nouvelles s’est rendue dans le campement de la rue Notre-Dame, où des hommes et femmes en situation d’itinérance construisent leurs propres bâtisses avec des matériaux récupérés : bâches, planches, blocs de béton. Ces installations improvisées leur permettent de résister aux nuits glaciales, avec parfois des poêles fabriqués à partir de vieux barbecues et des cheminées artisanales pour l’évacuation de la chaleur.
À l’extérieur, la créativité prime : garde-manger construit sur étagère, supports renforcés par des poutres, lits surélevés et mobilier récupéré. Pourtant, malgré l’ingéniosité, la précarité et l’insécurité demeurent, en particulier en raison des incendies et des agressions survenus ces dernières semaines dans ces campements.
Manque de ressources et initiatives municipales
La nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a affirmé que la crise de l’itinérance sera sa priorité absolue, annonçant la création d’un groupe tactique municipal pour coordonner santé, organismes communautaires et interventions d’urgence.
Plusieurs partis municipaux proposent d’accroître les hébergements temporaires, de tripler les budgets alloués à la lutte contre l’itinérance et de mettre en place des refuges modulaires pour l’hiver. Malgré ces engagements, les besoins restent criants : plus de 500 places réservées manquent pour la saison froide et beaucoup de personnes se retrouvent sans solution.
Les organismes face à la crise
Les ressources communautaires multiplient les initiatives : distribution de couvertures, aide alimentaire, consultation psychosociale, orientation vers des hébergements plus stables. Plusieurs acteurs du réseau social insistent sur l’importance de la réinsertion, au-delà du simple hébergement d’urgence, et sur la nécessité d’écouter les personnes concernées pour adapter les dispositifs.
Conclusion
L’itinérance à Montréal ne cesse de croître, et l’hiver ne fait que renforcer la vulnérabilité de cette population. Les abris improvisés sont une réponse urgente, révélant à la fois résilience et précarité. Les solutions proposées par la ville et les organismes doivent s’accompagner de moyens concrets et d’un dialogue ouvert avec les premiers concernés.
