À l’approche des élections municipales du 2 novembre, la question linguistique refait surface dans le débat montréalais. TALQ, un regroupement anglophone (anciennement Quebec Community Groups Network), demande aux candidats à la mairie d’abandonner les directives obligeant les employés municipaux à privilégier le français, même lorsque le service en anglais est légalement permis.
Révélées par The Gazette via une demande d’accès à l’information, ces règles imposent aux employés de répondre d’abord en français, d’utiliser des scripts standardisés et même de signaler les « violations linguistiques ». Selon Eva Ludvig, présidente de TALQ, cette politique envoie le message erroné que « l’anglais n’est pas le bienvenu dans l’espace public », créant un climat de peur et d’incertitude pour les citoyens comme pour les employés.
Ludvig appelle les formations politiques en lice, dont Ensemble Montréal dirigé par Soraya Martinez Ferrada et Projet Montréal mené par Luc Rabouin, à clarifier leur position. Elle rappelle que Bill 96, adopté par Québec en 2022, a déjà complexifié l’application de la Charte de la langue française et donné lieu à de multiples controverses, de l’interdiction du slogan « Go! Canadiens Go! » aux bibliothèques municipales restreignant des clubs de lecture en anglais.
Pour TALQ, ces directives nuisent au vivre-ensemble et renforcent un climat de méfiance. « Les anglophones sont des citoyens égaux aux francophones. Les services doivent primer, avec jugement et accueil, non pas avec rigidité idéologique », a-t-elle déclaré. Le groupe, qui rassemble 47 organismes et 200 membres, insiste sur l’urgence pour les candidats de traiter la question de front pendant la campagne.