Abolition de 300 postes à la STM : quelles conséquences pour Montréal?
Une annonce qui suscite l’inquiétude
La Société de transport de Montréal (STM) a récemment communiqué sa décision d’abolir 300 postes dès 2026, suscitant une forte réaction du Syndicat du personnel administratif, technique et professionnel du transport en commun (SCFP 2850). Pour le président du syndicat, Stéphane Lamont, il s’agit d’un « manque flagrant de transparence et de respect » envers les employés, qui ont été informés seulement quelques minutes avant l’annonce publique, alors que des négociations sont en cours entre les parties.
Contexte de négociations tendues
Les tensions à la table de négociation portent notamment sur les offres salariales, jugées décevantes par le syndicat, et les reculs importants recherchés par l’employeur, en particulier sur la sécurité d’emploi. Selon les représentants, cette mesure crée une grande anxiété parmi les employés, désormais plongés dans l’incertitude concernant leur futur professionnel.
La privatisation et la sous-traitance : des choix controversés
Cette décision s’inscrit dans une tendance à externaliser une partie des activités de la STM. En mai 2025, près de 1800 personnes travaillaient en sous-traitance au sein de la société. Les syndicats craignent que l’abolition de postes favorise la privatisation du travail et pointent du doigt les coûts élevés associés à la sous-traitance, évoquant des scandales comme celui du SAAQclic. Selon eux, le maintien des emplois à l’interne garantit une meilleure gestion et une qualité de service accrue pour la population.
Les enjeux financiers : rationalisation ou risque pour le service public?
Depuis la pandémie, la STM fait face à une situation financière difficile, ayant déjà procédé à des suppressions de postes en 2023-2024 pour atteindre l’équilibre budgétaire. Cependant, des experts rappellent que la STM « n’a pas beaucoup de gras à couper », et chaque nouvelle compression rapproche l’organisation de problèmes critiques en matière de service.
Mobilisation et actions syndicales
Dans ce contexte, plusieurs syndicats unissent leurs voix contre la privatisation et la sous-traitance, estimant que ces choix mènent à des coûts croissants et à des problèmes de fiabilité. Des mouvements de grève sont également prévus dans les prochaines semaines pour défendre les conditions de travail et protéger l’expertise à l’interne.
