À bout de souffle face à des conditions de vie insalubres, des locataires de Côte-des-Neiges espèrent que la récente acquisition de leur immeuble par la Ville de Montréal changera enfin la donne.
Raphaël Dumais, installé depuis 2021 dans un bloc de la rue Goyer, déplore des moisissures noires envahissant son appartement. « C’est dégueulasse, on est écœuré », témoigne-t-il, exaspéré par des années de négligence. Les plafonds de ses trois petites pièces présentent des taches inquiétantes, dont l’une juste au-dessus de son lit.
L’immeuble appartenait autrefois au géant immobilier Capreit, propriétaire de plus de 45 000 logements au pays. Mais en février dernier, la Ville de Montréal a racheté 31 immeubles du quartier Darlington – dont celui de M. Dumais – pour la somme de 104 millions $, qu’elle a ensuite confiés à l’Office municipal de l’habitation de Montréal (OMHM).
Selon l’OMHM, l’état de délabrement de plusieurs bâtiments exige des travaux d’urgence : réparation des structures, réfection des toitures, mise aux normes incendie et aménagement des espaces de gestion des déchets. « L’objectif, c’est de rendre le milieu digne des personnes qui y habitent », affirme la conseillère municipale responsable du logement, Despina Sourias.
Le constat est alarmant : plus du quart des 717 logements achetés sont infestés par des punaises, des fourmis, des coquerelles ou encore des rats et des souris. Autour du bloc de la rue Goyer, les terriers creusés par les rongeurs sont visibles à l’œil nu. Pour les locataires, il est urgent que la Ville agisse rapidement afin que leur quotidien ne soit plus marqué par la vermine et l’insalubrité.